Voici 2 chansons écrites, composées et interprétées par Natahalie et Patrick d'Alzheimer Essonne, pour leur maman atteinte de la Maladie.
Chanson n°1 (22/01/1996)
Je ne veux plus que tu sois triste
Pourquoi tu pleures, dis moi
Tes larmes perlent, sur mes doigts
Des images de tes souvenirs
Tu crois qu’elle pourrait revenir
Rien que pour toi
Si c’était si simple, crois moi
Je visiterais l’au-delà
L’envahirais de mes appels
Pour que le bonheur se réveille
Au fond de toi
Je ne veux plus que tu sois triste
Ce qui t’arrive est déjà pire
Que tous les chagrins, les mystères
Ce que tu vis est un enfer
Le mal te ronge te brûle
Emprisonnée seule dans ta bulle
Où l’oxygène ne sert à rien
Et qui stimule tous tes chagrins
Mais pas tes joies
J’imagine c’que tu ressens
Sans les bras doux de ta maman
Où tu aimerais te blottir
Si tu pouvais encore lui dire
Ce qui n’va pas
Je ne veux plus que tu sois triste
Ce qui t’arrive est déjà pire
Que tous les chagrins, les mystères
Ce que tu vis est un enfer
Tu me dis que tu m’aimes
Et même si tu n’es plus la même
J’ai pourtant encore toutes mes chances
De ne pas connaître la souffrance
De vivre sans toi
Je peux te dire mon amour
Je peux venir à ton secours
Si tu as besoin d’un abri
Ca m’sera beaucoup plus facile
De t’ouvrir mes bras
Je ne veux plus que tu sois triste
Ce qui t’arrive est déjà pire
Que tous les chagrins, les mystères
Ce que tu vis est un enfer
Chanson n°2 (31/10/1995)
traduction de Maios (Ma petite mère)
MAIOS
Si un jour j’avais pu imaginer
Que ton regard si doux pouvait m’échapper
Si j’avais pu croire, si j’avais pu voir
Que ces mots dans ta bouche n’ont plus de mémoire
Si j’avais pu lire, dans tous tes soupirs
Que ton corps tes pensées se mettent à vieillir
Si j’pouvais seulement, remonter le temps
Je changerais le cours de chaque jour, chaque instant
Laisse moi t’aimer, laisse moi t’emporter
Laisse moi t’aimer, laisse moi rêver
Si tes impatiences, et ton insouciance
Aux frontières de l’oubli s’arment d’indifférence
Et quand tu t’agites et que tu m’habites
De tes secrets, tes désirs fous qui m’font tristes
Et quand tu m’accuses, et que tu abuses
De ces mots qui me tuent j’n’ai plus la mesure
Si j’avais pu croire, si j’avais pu voir
Que ces mots dans ta bouche n’ont plus de mémoire
Laisse moi t’aimer, laisse moi t’emporter
Laisse moi t’aimer, laisse moi rêver
Une autre toi, et d’autres lois
Tes sentiments me caressent du bout des doigts
Tu as oublié, que tu m’as portée
Mais tu sais me comprendre et tu sais m’aimer
L’intelligence de tes silences
Tous nos nouveaux secrets nouvelle connivence
Et je sais lire, dans tes soupirs
Dans tout ce qui fait qu’à travers toi je suis
Laisse moi t’aimer, laisse moi t’emporter
Laisse moi t’aimer, laisse moi rêver